Lettre d'un professeur : dimanche, j'irai pas !

Publié le par CAPM

Dimanche, j'irai pas.
Autant les rassemblements "spontanés" de mercredi et jeudi m'ont réconforté par le côté grégaire qui permet de faire face, autant dimanche, le plus petit commun dénominateur de la République qui devrait me faire marcher avec celles et ceux à qui je m'opposais, je m'oppose et je m'opposerai ne m'y fera pas adhérer.
Je ne peux pas aller avec celles et ceux :
Qui veulent une République raciste, homophobe, misogyne
Qui pensent "qu'après tout, la peine de mort…"
Qui expulsent des familles qui ne cherchent que la liberté et la sécurité
Qui pensent qu'il y a des nuisibles qui profitent de l'Etat
Qui pensent que "l'héritage catholique " de la France doit être l'étalon de la machine à intégrer,
Qui pensent que le profit individuel est supérieur à l'essor commun,
Qui pensent que le divertissement suffit à la culture,
Qui pensent que la sécurité est supérieure à l'éducation,
Qui pensent que les musulmans doivent s'excuser, alors que dans la République il n'y pas de communautés,
Qui pensent que les religions peuvent intervenir dans l'espace public,
Qui, Jacobins, me prennent pour un traître à cause des mes richesses culturelles…
Je porte une part de responsabilité individuelle et collective comme enseignant,  citoyen qui n'a pas assez su débattre, confronter des idées, demander des comptes à ses élus…
Je n'arrive pas à oublier combien nous étions peu nombreux lors des rassemblements suite à l'assassinat de Clément Méric, tué pour ses idées par des fachos…. Bleu-Blanc-Rouge ceux-là.
Alors dimanche après-midi, je préparerai ma classe, et si je suis assez bon, j'espère que je sèmerai quelques graines et que j'irriguerai quelques bourgeons chez les citoyens de demain qui feront vivre une République accueillante et émancipante.

Lettre d'un professeur : dimanche, j'irai pas !

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