Où va le NPA ? Entre réformisme et ... révolution ?

Publié le par Courant Communiste Révolutionnaire

Où va le NPA ? Entre réformisme et ... révolution ?

La majorité (du NPA) entend sortir de la crise par la porte de droite, la gauche du parti doit prendre ses responsabilités !

Les débats de ce CPN ont été bousculés par une proposition remettant en cause les décisions prises depuis juillet dernier. Après avoir dit et écrit qu’il n’y avait pas d’accord possible avec les organisations du FdG à l’échelle nationale et avoir demandé un effort aux militant-e-s afin de récolter l’argent nécessaire pour que le NPA puisse être présent de façon indépendante le 25 mai, la majorité proposait, la veille du CPN, d’adresser une lettre aux organisations du FdG pour des listes communes, et ce après que le PCF se soit présenté avec le PS dans de nombreuses villes pour les municipales !

Des précédents…

Cette politique n’avait nullement été discutée, nulle part, ce qui en fait un petit « coup d’état » politique. Mais elle s’inscrit tout de même dans une certaine continuité … La politique d’unité à tout prix aux municipales avait déjà marqué une voie - non sans donner lieu à des aberrations telles que des listes avec des forces gouvernementales défendant un programme sécuritaire (nouveau commissariat et une meilleure coordination entre les polices municipale et nationale !).

L’opposition de gauche : de la théorie à la pratique ?

Au CPN, on nous expliquait qu’il s’agissait d’une « démonstration » car le FdG ne l’accepterait pas. Mais la réalité, au-delà des résultats immédiats, est que le geste du NPA a retrouvé un écho très « favorable » du côté du PG. En témoignent les déclarations de Alexis Corbière, qui explique que « le Front de gauche a vocation à s’élargir pour renforcer l’opposition de gauche », que ce soit avec le NPA, des« socialistes critiques ou EE-LV ». Dès lors, la question qui se pose à la direction du NPA est de savoir si elle est prête ou non à construire ce front politique permanent avec les réformistes de tout poil.

De « démonstration » en « démonstration »…

Par le passé on a pu voir que, sous prétexte de ce type de « démonstration », on a fomenté des scissions telles que celle de la GA. Car à force de semer la confusion entre le front unique et l’unité politique avec les réformistes, on renforce les tendances centrifuges. Même si le succès relatif du 12 et du cortège NPA peuvent donner l’impression d’une certaine « reprise » – malgré la signature de l’appel « pour l’égalité et le partage des richesses » et la relégation à la dernière place du cortège – stratégiquement cette politique nous mène dans le mur, avec la double perspective de la poursuite des zigzags actuels ou d’une dissolution dans un front de collaboration de classes.

Pour l’unité… de classe !

L’opposition à cette dérive n’implique nullement une politique isolationniste. Il s’agit bien au contraire, de construire une forme d’unité, mais sous des critères de classe et pour l’action (comme l’a illustré le pôle des secteurs en lutte le 12), créant un terrain favorable aux révolutionnaires. Inversement, les fronts électoralistes avec les réformistes ne peuvent que profiter à ces derniers. Voilà pourquoi objectivement, la politique de la majorité du NPA sert aujourd’hui d’abord et avant tout à … Mélenchon (qui, renforcé par cet « appui extérieur », réussi à boucler un bon accord avec le PCF) ! Et en ce sens, la majorité n’a pas à se plaindre que sa lettre ait été « mal-interprétée » par les médias, qui ont cru comprendre que le NPA se décidait « enfin » à entrer dans le FdG…

Les défis de la gauche du parti

Même si « grâce » au PCF il n’y aura probablement pas de listes unitaires, la gauche du parti doit prendre acte de la gravité de la situation et se positionner comme alternative de direction. Un premier pas devrait être le fait d’assurer ensemble une campagne pour les européennes qui réaffirme l’utilité d’une organisation anticapitaliste et révolutionnaire indépendante et cherche à tourner l’organisation vers le débat politique avec les travailleurs.

http://ccr4.org/La-majorite-entend-sortir-de-la-crise-par-la-porte-de-droite-la-gauche-du-parti-doit-prendre-ses-responsabilites

Le titre est du CAPM

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